Sortie du livre Des Masqués

Nous sommes le samedi 21 Novembre 2020, et je peux enfin lancer les préventes du livre Des Masqués. 

C’est une aventure incroyable, commencée il y a quelques mois. 

Une intuition, une idée, une peur… Ce masque, qui un jour est inutile, puis indispensable ou préférable, puis obligatoire. Pour les adultes seulement dans les lieux fermés, puis dans les lieux ouverts, les rues, les parcs.. Puis les ados aussi, puis les enfants… 

Une intuition donc, qui veut devenir un projet, qui veut s’ancrer dans la matière pour ne jamais oublier… J’avoue j’espérais qu’à la sortie nous serions sans masque, mais nous en sommes très loin de ce « sans masque », nous sommes même encore confinés en partie, et je n’ai à nouveau pas le droit de travailler pour protéger la population. 

Ce livre est un recueil, un engagement pris avec ceux qui ont participé. C’est un devoir de mémoire, pour garder bien écrit ce que chacun a pu vivre. Nous pouvons nous reconnaitre en chacun d’eux, car ils sont nous, vous… Loin d’histoire à sensations, il s’agit vraiment de ce témoignage, de ce chacun ressent. Ce masque n’a pas la même signification pour tous, et acceptons cela. Mais n’oublions jamais de réfléchir à ce qu’il induit, à ce que cela transforme dans notre société.

Ce livre est, à mon sens, un beau cadeau de Noel, car il est le témoin d’un instant T. Des portraits d’anonymes, qui ne le sont plus après les avoir découvert dans le livre et les avoir lu. Un enchainement de regards, d’émotions, de cris, de sourires, de paix, d’espoirs, d’étouffements, de joies…

Ce livre est un recueil pour raconter une société en mutation, mais sans voyeurisme, sans mise en scène… Juste des visages, des mots et de la lumière. 

Faire tomber les masques

Ce livre, je le souhaitais aussi aux bénéfices d’une cause. Il est né d’un questionnement sur la société, je trouvais logique qu’une partie des sous puissent revenir alors à une amélioration de cette société en pleine évolution… Il y a un an, je découvre l’association les papillons. Un combat qui me touche, qui raisonne, et qui prend sens. Je ne sais pas comment les aider, comment les mettre en lumière. Lorsque je prends la décision de faire un livre de ces portraits masqués, je pense alors tout de suite aux papillons… Car pendant les confinement, ces enfants qui subissent des maltraitances ont été enfermés avec leur bourreau… Et ces masques, certes physiques dans le livre, résonnent fortement avec les masques imposés par la société à tous ces enfants subissant des violences… N’est il pas temps de faire tomber les masques sur ce sujet plus que sensible… Trop d’enfants souffrent en silence, par peur, honte… Les boites aux lettres des papillons sont un souffle d’air, un espace où les mots pourraient être écrit pour faire sortir les maux…

1€/livre sera donc reversé à l’association les papillons.

Fabrication locale

Comme je le disais, ce livre sur le masque c’est un gros projet pour moi… Une aventure ! 

J’y crois et je fais le choix d’engager mes fonds propres sur ce projet. Parce que je le trouve beau, je le trouve puissant, et je le souhaitais en livre et non en exposition (je n’ai pas les moyens à ce jour de faire les deux), car un livre reste là où une exposition s’arrête… un livre qui raconte cette période si singulière…

Mais moi je ne sais pas faire un livre… Je me retourne donc vers mon frère dont c’est le métier… Il est graphiste et a cette corde à son arc de bien savoir travailler l’édition… Nous voilà donc dans un projet devenu familial…Une mise en page simple et sobre, mais si efficace. Des conseils avisés et éclairés… 

Il me présente Georgia, qui  est dans la région aussi, pour travailler tout l’aspect éditorial. Car en demandant à chacun d’écrire son texte, je n’ai aucune ligne éditoriale bien sur, c’est le grand bazar ! Son défi, garder ce bordel ambiant, mais trouver les mots forts, les accroches, les idées ! Elle m’accompagnera aussi dans la rédaction de ma présentation et d’autres textes. 

La photogravure… je ne savais même pas ce que c’était pour l’édition… Là encore, mon frère cherche et trouve Philippe sur Marseille… Quel découverte.. On fait des tests, on tâtonne, on améliore (enfin il améliore) pour préparer le fichier pour l’impression… Car bien sur un papier d’imprimerie n’a rien à voir avec un papier photo 😉 

Et l’imprimeur… Nous aurions pu à moindre coût partir le faire fabriquer en Europe, mais non, je souhaitais un imprimeur en France, par choix et engagement écologique et social. Nous voilà donc dans cet espace en plein coeur de Marseille. L’imprimerie CCI, avec qui nous avons passé un joli moment de recherche de papier… Et oui, car il y en a des tonnes des papiers.. Bien sur , il fallait s’y attendre, j’aime le papier cher lol.. Donc il a fallu trouver un équilibre entre tout cela. Un beau papier pour moi mais qui rentre dans mon budget, pareil pour la couverture… Des compromis, mais de bons conseils… Maintenant j’ai simplement hâte d’être le jour des tests, pour voir et toucher.. et encore plus le jour de l’impression pour avoir enfin ce « précieux » dans mes mains… Une vraie appréhension, mais aussi une vraie fierté. Car ce livre a du sens, aujourd’hui et encore plus demain. Cela me raccroche à l’importance de la photographie dans l’histoire du monde… 

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